Le 5 novembre, les États-Unis, l'Union européenne et le Royaume-Uni ont signé le premier accord multilatéral mondial sur l'utilisation de l'intelligence artificielle (IA), un accord juridiquement contraignant. En même temps, l'Australie envisage d'imposer des « garde-fous » obligatoires pour le développement des IA à haut risque, notamment des exigences d'intervention humaine et de transparence, montrant ainsi que plusieurs pays prennent des mesures concrètes face aux risques potentiels de l'IA.
Les trois principales juridictions occidentales, à savoir les États-Unis, l'UE et le Royaume-Uni, ont signé le 5 novembre la « Convention sur l'IA » du Conseil de l'Europe. En cherchant à réguler les systèmes publics et privés, ils ont souligné l'importance des droits humains et des valeurs démocratiques.
Cet accord, élaboré pendant deux ans par plus de 50 pays, dont le Canada, Israël, le Japon et l'Australie, est juridiquement contraignant. Il oblige les signataires à être responsables des résultats nuisibles ou discriminatoires des systèmes d'IA et exige que les productions de ces systèmes respectent l'équité et le droit à la vie privée, tout en offrant des recours légaux aux victimes d'abus liés à l'IA.
Peter Kyle, ministre britannique de l'Innovation scientifique et technologique, a souligné l'importance de faire le premier pas vers un accord international pour encadrer cette innovation en rapide évolution qu'est l'IA. « C'est le premier accord mondial juridiquement contraignant, rassemblant des pays très différents. »
Hanne Juncher, qui a dirigé les négociations du Conseil de l'Europe, a déclaré que dix pays devraient être les premiers à ratifier cet accord : « Cela prouve que cet accord va bien au-delà de l'Europe, les signataires étaient très investis dans les négociations... et satisfaits du résultat. »
Bien que cet accord soit présenté comme juridiquement contraignant, certains critiques estiment qu'il manque de sanctions telles que des amendes, et qu'il repose principalement sur la surveillance, une méthode d'application relativement faible, pour évaluer les entreprises.
Le 5 novembre, Ed Husic, ministre australien de l'Industrie et des Sciences, a annoncé dix nouvelles directives volontaires pour les systèmes d'IA, en vigueur immédiatement, avec une période de consultation publique d'un mois pour décider si ces exigences doivent devenir obligatoires pour le développement des IA à haut risque.
Selon un rapport de l'Organisation internationale du travail (OIT), cité par l'AFP, la richesse des travailleurs diminue en fait chaque année de plusieurs milliers de milliards de dollars. En analysant les données de 36 pays, l'OIT a constaté que le revenu total des travailleurs dans le monde a diminué de 0,6 point de pourcentage entre 2019 et 2022. Bien que cela semble minime, cela représente en réalité un manque à gagner annuel de près de 2,4 trillions de dollars, et l'IA pourrait menacer les salaires, aggravant les inégalités.
Cette étude souligne que la pandémie de COVID-19 a été le principal facteur de cette baisse des revenus, presque la moitié de cette diminution ayant eu lieu entre 2020 et 2022, alors que l'automatisation et d'autres progrès technologiques ont considérablement réduit la part des revenus du travail dans l'économie mondiale. L'OIT indique que les travailleurs ne reçoivent actuellement que 52,3 % du revenu mondial, tandis que le reste est capté par les propriétaires d'actifs tels que la terre, les machines, les bâtiments et les brevets.